Quand ma fille a décidé de faire sciences Po, je l’ai laissé faire. Elle est douée pour tout et elle se donne les moyens de ses choix. Elle a obtenu sa bourse et est devenue autonome. Parfait.
Les deux premières années tout était formidable, les amis, les études, la vie. La troisième année, j’ai trouvé que sa bande commençait à prendre la grosse tête, je lui ai dit de faire attention, qu’elle se fanait. Ça lui a fait comme un électrochoc.
Elle a abandonné sciences Po et suis maintenant un master artistique par correspondance. Elle fait de la musique au Bénin. Elle vit avec un batteur et joue dans les ambassades et les hôtels, elle chante du Adèle en s’accompagnant au piano. Je suis heureuse pour elle et de toute façon, elle pourra toujours devenir prof, elle est douée.
C’est une histoire que j’ai entendu cette semaine. La mère qui me parlait de sa fille avait de la fierté à me faire écouter une mauvaise version d’Adèle en provenance d’Afrique. Fière aussi que sa fille lui ressemble, ses goûts pour l’art et pour les projets sans suite…